Là où la raison s’achève

Ces derniers jours, une question me trotte dans la tête : Fillon est-il fou ? Car la question question me semble carrément judicieuse, à ce stade de la campagne présidentielle. Cet individu poursuit sa course présidentielle, et ce malgré tous les signes qui montrent qu’il devrait s’arrêter. Il est suspecté d’emplois fictifs ? Il ne renonce pas. Il ne peut se déplacer dans le calme ? Il ne renonce pas. Il est mis en examen ? Il s’accroche. Tout le monde lui dit de s’arrêter ? Il insiste ! Plus on s’oppose à lui, et plus il rentre la tête et poursuit sa route avec obstination. Il veut faire passer ça pour de la vaillance, il se définit comme un vieux baroudeur. Mais toutes ses décisions de ces dernières semaines ne vont-elles pas à l’encontre du pays ? Quand il poursuit sa campagne malgré les soupçons, il bafoue notre pays, et ce jusque dans la presse internationale. Quand monsieur Propre revient sur la promesse qu’il s’était faite quelques semaines plus tôt, c’est tout le contrat de confiance politique qu’il sape. La confiance des citoyens à l’égard de leurs politiques n’était certes pas très consistante, , et se serait très bien passée que Fillon lui porte l’estocade. Quand il prétend que tout ça est un coup de Hollande, il fait preuve d’une irresponsabilité hallucinante : c’est tout notre système sur lequel il crache. Quand il prend sur lui de programmer une manif’ en signe de résistance quand les élus le lâchent, il a tout d’un certain républicain américain ! Alors la question se pose : pourquoi François Fillon ne renonce-t-il pas ? Espère-t-il tenir jusqu’au 17 où plus personne ne pourra le remplacer ? Souhaite-t-il gagner l’immunité que lui fournirait la présidence ? Croit-il sérieusement qu’un parlementaire qui fait preuve de si peu de droiture, ne respecte pas sa parole et accuse la justice peut être un bon président ? A mon sens, le Monsieur Pipi de la politique (dixit Debré) est le pire catastrophe qu’ait connu les Républicains.