Une enquête télévisée expose « le bluff » de la stratégie commerciale de Starbucks

L’enquête de Luc Hermann et Gilles Bovon, a duré un an. Elle avait pour objectif initial de comprendre « les raisons du succès phénoménal » de l’enseigne, présente aujourd’hui dans 75 pays avec 28.000 cafés, dont 9 dans les Alpes-Maritimes et Monaco mais aucun dans le Var.

 

En septembre la chaîne ouvrira même « son premier café en Italie, à Milan », « immense, de la taille de celui de Shanghai« , souligne Luc Hermann, lors d’un entretien avec l’AFP.

 

Les établissements sont toujours installés « aux meilleurs emplacements et font désormais partie du paysage urbain« , poursuit-il.

 

Mais cela trahit une stratégie agressive qualifiée dans le film de « prédation de territoire« , dont témoigne un patron de restaurant new-yorkais, délogé par Starbucks qui guettait le renouvellement de son bail pour surenchérir et s’imposer.

 

Les discours sociaux, environnementaux et humanistes du groupe, « rares et audacieux » pour un mastodonte de l’économie américaine, sont « du bluff!« , juge le co-réalisateur, par ailleurs producteur de l’émission Cash Investigation pour France 2.

 

La « communication bien huilée » de son président Howard Schultz (qui a quitté le groupe en juin), qualifiant ses employés de « partenaires« , est aussi celle « d’un potentiel candidat à la Maison Blanche en 2020« , souligne le documentariste, qui a sollicité en vain un entretien avec le grand patron via l’agence de communication de ce dernier.

 

L’équipe a malgré tout été autorisée à tourner dans deux Starbucks à Londres, quatre à Paris, un à Washington et un autre à Shanghai. Mais avec l' »interdiction de parler aux employés« .

 

Après six mois d’enquête, les auteurs se sont « résolus à infiltrer » une journaliste, « embauchée » comme « barista » dans un Starbucks parisien où elle a filmé en caméra cachée pendant deux mois.